Pour que de vieilles nations comme la France et l'Italie – dont l'Histoire a vu leurs destins s'entremêler depuis 2000 ans – se parlent, il n'est pas besoin de l'intercession des commissaires gris de Bruxelles. Nous aurions été heureux de voir que ce traité marque une sorte d'inflexion salutaire du dogme du multilatéralisme. Nous aurions aimé constater une validation du bilatéralisme, c'est-à-dire un rapport entre les nations sans intermédiaire, indépendant de toute tutelle malvenue, sans ingérence inutile et sans ce paternalisme bruxellois, humiliant pour des nations adultes comme les nôtres.
Vous aviez en effet l'occasion de vous affranchir de ces méthodes dictées par une Commission européenne qui veut tout contrôler. Les références systématiques à la puissance tutélaire de l'Union Européenne semblent reléguer ce traité à un accord entre régions d'un État européen. Vous fixez, par exemple, comme objectif commun de faire émerger la règle de la majorité en Europe. C'est une marque de soumission.