La majorité minoritaire du groupe Renaissance a une caractéristique qui lui est propre et qui est presque sa marque de fonctionnement : transformer systématiquement l'or en plomb. Vous nous proposez aujourd'hui un traité d'amitié avec l'Italie : au premier abord, rien de plus séduisant. Comment ne pas se réjouir d'un rapprochement avec un pays cousin de la France, historiquement et culturellement si proche de nous, et dont l'histoire et la destinée nous sont si communes ? Comment affirmer que cette initiative ne serait pas la bienvenue, alors que nous avons tant à partager avec ce peuple frère et que, dans ce siècle incertain, nous avons tant à construire avec lui ?
Tout d'abord, un mot sur la méthode : nous nous réjouissons a priori de son caractère bilatéral. On le constate, vous avez ressenti le besoin – on ne peut vous en faire le reproche – de sortir de la vision européiste. En nous présentant un traité de pays à pays, vous démontrez de facto combien la vision d'un multilatéralisme obligatoire est carcérale et antinaturelle.