Nous vivons un changement de paradigme politique en Europe, que plusieurs personnes auditionnées ont qualifié de « 11 septembre européen ».
Pour conclure, il ne faut pas oublier que l'Union européenne est forte d'une longue tradition sur le plan des coopérations militaires, au-delà des questions de coopération industrielle. Ainsi, des missions de formation dites European Union Training Mission (EUTM) ont bénéficié à différentes armées, tandis que des missions d'assistance ont été initiées à l'instar de celle contre la piraterie au large des côtes somaliennes. En outre, une fois dans son histoire, dans le cadre de l'opération Artémis, l'Union européenne a mené une opération avec autorisation d'emploi de la force.
La proposition de rapport faite par André Chassaigne est pertinente, mais il faut garder à l'esprit que les coopérations entre États membres sont très diverses en matière de défense. Elles concernent tant l'emploi des forces armées, que l'industrie et la formation, et peuvent prendre des formes bilatérales – comme c'est le cas à Strasbourg avec l'Eurocorps – ou multilatérales. Ces divers schémas, qui sont certes complexes, permettent aussi de s'appuyer sur différents outils pertinents, qui fonctionnent depuis plusieurs années. Il ne nous revient peut-être pas de définir aujourd'hui, de manière pérenne, la forme que devront prendre les coopérations militaires de demain, mais nous disposons en tout cas d'un certain nombre d'outils pour faire vivre le débat, et pour définir une direction à plus long terme.