Je vous remercie. Il est certain que des réformes sont nécessaires et que nous devons prendre nos décisions moins souvent à l'unanimité, tout en respectant les intérêts d'États membres plus petits tels que l'Estonie, pays qui comprend seulement 1,4 million d'habitants. Sans droit de vote dans tous les domaines, ces États membres s'inquiètent de ne pas voir leur avis respecté. Il faut trouver un équilibre entre le vote à la majorité qualifiée et les petits États membres car ceux-ci ne renonceront pas à leur droit de véto sans le respect de cet équilibre.
Si certains États membres, comme la Hongrie, ont freiné le processus de mise en place de sanctions vis-à-vis de la Russie, cela n'a pas empêché l'Europe de présenter aujourd'hui un onzième paquet de sanctions, alors même que le processus avait été vivement critiqué. Les deux thèmes de nos débats d'aujourd'hui sont liés : l'élargissement et la capacité à réformer l'Union européenne doivent aller de pair. En effet, les nouveaux États membres ne devront pas bloquer les réformes à venir. Toutefois, les États membres les plus réticents aux réformes dans le passé manifestent aujourd'hui une volonté de réformer. Il faut se saisir de l'élan porté par l'élargissement pour réformer.
Je suis également en faveur d'une voie médiane entre le vote à la majorité qualifiée et le vote à l'unanimité. Il est possible de faire de nouvelles propositions, si le Monténégro, par exemple, adhère à l'Union européenne, il peut également s'engager à ne pas utiliser son droit de véto pour un temps déterminé. Si nous posons les conditions de l'accord en ces termes : soit une absence d'adhésion avec un droit de veto, soit une adhésion sans droit de véto, je pense que le Monténégro choisira l'adhésion sans droit de véto. Il faut être créatif et faire preuve d'initiatives face aux défis stratégiques auxquels nous sommes confrontés, qu'il s'agissent des relations diplomatiques avec la Russie, la Chine ou le changement climatique.