J'appuie ce qui vient d'être dit sur la Turquie. Il s'agit d'un pays partenaire de l'Union mais une large majorité des opinions publiques dans les pays de l'Union européenne sont opposées à son adhésion. Charge à nous de réfléchir à des alternatives et à un partenariat renforcé avec la Turquie.
Sur les Balkans, je regrette aussi que le débat n'ait pas plus lieu, tant ici à l'Assemblée nationale que dans le débat public français. Il y a un manque d'expertise sur le sujet. Sur la position de la France sur cette question : la France était initialement opposée à l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Albanie et de la Macédoine du Nord, non pas par opposition à ces pays mais pour provoquer une réforme de la méthodologie de l'élargissement de l'Union. Je pense que cette réflexion était nécessaire et salutaire : notre Union a besoin de continuer à s'élargir mais on voit, avec les reculs sur le plan de l'état de droit de pays candidats comme la Serbie ou la Turquie, qu'il était nécessaire d'avoir une réflexion sur l'efficacité de cette méthodologie, de ce processus d'élargissement. Depuis la réforme, la France a levé son opposition et même joué un rôle important lors de la PFUE pour dissiper l'opposition de la Bulgarie et renforcer le dialogue entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord. Il est heureux que ces deux pays soient aujourd'hui reconnus comme des candidats à l'adhésion. Il est important de ne pas perdre ce lien avec la Macédoine du Nord qui a fait des efforts importants, non seulement en termes de réformes institutionnelles mais aussi avec l'accord de Prespa.