Au vacarme de l'activité humaine qui couvrait les sons de la nature succède un silence de plus en plus assourdissant : celui de la biodiversité en déclin. Plus d'un million d'espèces animales et végétales sont aujourd'hui menacées d'extinction. Les oiseaux ne chantent plus. Une récente étude, d'une ampleur inédite, menée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) évalue à plus de 800 millions le nombre d'oiseaux qui ont disparu en Europe durant ces quarante dernières années. L'usage des pesticides, le changement climatique et l'urbanisation croissante sont autant de causes à cette pression accrue sur notre biodiversité.
Nous ne sommes pas restés spectateurs : avec le plan « biodiversité », la loi « climat et résilience », la réduction des pesticides, la lutte contre la déforestation, la création d'aires protégées classées et l'objectif de zéro artificialisation nette (ZAN), nous avons pris des mesures et décidé d'actions qui doivent nous permettre de mieux protéger notre biodiversité. L'OFB a été créé en 2020 pour participer à la réalisation de cet objectif, et des moyens conséquents lui ont été alloués.
Vous avez évoqué le travail transversal effectué sur la biodiversité par l'ensemble des acteurs – État, collectivités territoriales, associations, entreprises, scientifiques, agriculteurs, pêcheurs, chasseurs. Ce travail vous semble-t-il satisfaisant, en particulier s'agissant de celui mené avec les collectivités territoriales ?
Quid des relations avec les autres organismes œuvrant pour la protection de la biodiversité, comme l'Office national des forêts (ONF), l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ? Qu'en est-il des partenariats avec des organismes étrangers ?
Fort de ses 3 000 agents et d'une police de l'environnement, l'OFB peut compter sur un précieux ancrage territorial afin de conduire son action. Restent la question du recrutement et celle de la formation des agents : en l'état actuel, l'un et l'autre répondent-ils aux besoins ? Quelle place ménagerez-vous aux nouvelles technologies dans les missions de l'OFB ?
De plus en plus d'agriculteurs, déjà éprouvés par les catastrophes climatiques, partagent un sentiment de trop forte pression de la part de la police de l'environnement de l'OFB, qui procède à des contrôles répétés et insistants. Ils réclament davantage d'accompagnement et d'échanges. Que pensez-vous de ce malaise ? Quelle sera votre action pour normaliser les relations entre l'OFB et les agriculteurs ?
Enfin, quelle action comptez-vous mener en faveur de la renaturation des villes ?