Il a pour objet la réalisation d'une véritable évaluation de l'impact environnemental du budget de l'État, laquelle doit permettre d'aboutir à un plan d'action concret pour réduire et faire disparaître les dépenses publiques néfastes à l'environnement. Les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) et les alertes scientifiques s'accumulent et dressent le même constat : la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la biodiversité nous obligent à un changement de paradigme dans l'utilisation des dépenses publiques.
Pourtant, en 2023, les dépenses publiques défavorables à l'environnement atteignent 19,9 milliards d'euros en France, en augmentation de 100 % par rapport à 2022. L'État n'est donc pas à la hauteur de cet enjeu immense : 20 milliards d'euros de dépenses néfastes pour l'environnement, c'est énorme – et encore ce chiffre est-il débattu car des associations comme le Réseau action climat aboutissent à un résultat de 67 milliards.
Qu'est-il prévu pour faire mieux ? Rien ou presque, le projet de loi de finances pour 2023, adopté à coup de 49.3 successifs, ne réduisant que de 10 % le ratio entre dépenses brunes et dépenses vertes pendant le quinquennat, alors que nous avons moins de dix ans pour changer toutes nos manières de produire et de consommer. Pour parvenir à ce résultat, il est indispensable de planifier une immense bifurcation économique et sociale : le rapport que nous réclamons et le plan d'action qu'il doit contenir constituent des premiers pas dans la direction d'une planification écologique ambitieuse.