La loi de finances pour 2023 a permis une très légère augmentation du budget alloué à la mission Santé. Cependant, au vu de l'inflation galopante et des besoins de ce secteur essentiel abandonné, le compte n'y est pas. Si l'ensemble du secteur de la santé souffre d'un désinvestissement chronique depuis plusieurs années, la psychiatrie en est sans aucun doute le parent pauvre. Alors que la situation était déjà critique avant la pandémie, les confinements ont fait exploser le nombre de concitoyens souffrant de troubles psychiques. Or les assises de la santé mentale n'ont pas produit les résultats attendus. Il est pourtant urgent de saisir ce sujet à bras-le-corps et d'écouter les professionnels, les associations de patients et les universitaires.
Désinvestir dans la santé mentale et plus particulièrement dans la psychiatrie, c'est mettre en danger la vie des personnes souffrant de troubles psychiques, car nous sommes incapables de leur assurer la qualité de soins dont ils ont besoin. C'est aussi demander aux professionnels toujours plus d'efforts avec toujours moins de moyens.
La situation n'est plus tenable : les professionnels sont fatigués, les patients moins bien soignés qu'avant et les familles délaissées. Même du point de vue budgétaire, c'est une énorme erreur : le coût annuel, direct et indirect, des troubles psychiques est estimé à 109 milliards d'euros. Dans le même temps, les dépenses annuelles de santé mentale ne sont que de 23 milliards d'euros : c'est presque cinq fois moins. Le Gouvernement ne cesse d'appeler à bâtir des majorités d'idées sur des sujets précis : il me semble que la santé mentale doit en faire partie. Il est urgent d'agir en investissant massivement dans ce secteur essentiel et délaissé : y êtes-vous disposée ?