Madame la ministre, je ne me plaindrai pas de ce dispositif, qui paraît plus simple et plus rapide que d'autres. Toutefois, on ne peut obtenir de résultats que sur le long terme. À ce titre, je ferai deux reproches principaux à ce plan. Premièrement, vous saupoudrez assez largement des moyens mais sans cohérence sportive, alors qu'il s'agit de fonds du ministère des Sports. L'ANS effectue un pilotage du sport de haut niveau court-termiste, restrictif et très verrouillé budgétairement, notamment à l'approche des JO. En revanche, lorsqu'on s'éloigne de ce domaine, on ne perçoit plus réellement de politique sportive, bien que les fonds soient nationaux.
Deuxièmement, il y a une dissonance entre, d'une part, l'enveloppe affichée et les plafonds de subvention et, d'autre part, l'enveloppe moyenne, qui est de 40 000 euros. Autrement dit, on subventionne beaucoup de petits équipements, qui ne s'inscrivent pas nécessairement dans le cadre d'une pratique associative encadrée. Cela soulève des interrogations, ne serait-ce qu'eu égard à la baisse démographique que connaissent un certain nombre de quartiers et de villages. L'utilisation à moyen terme de ces équipements paraît donc incertaine. Si on veut avoir une nation sportive forte, y compris à un haut niveau, il faut une base associative la plus large possible, car elle permet de pratiquer le sport dans de bonnes conditions et de développer une culture sportive.