Dans le contexte inquiétant de « bombe à retardement sanitaire » qui a été évoqué, il faut en effet injecter beaucoup plus de sport dans notre société et, à cette fin, utiliser les grands événements qui mettent des étoiles dans les yeux de nos enfants et créent un élan, comme la Coupe du monde de rugby. Il faut que le sport ait un impact dans la société, et cela passe par un travail sur la jeunesse, la santé, l'insertion par le sport et l'inclusion des personnes en situation de handicap, et par la fortification de notre modèle sportif.
On peut dire que le sport est une chose formidable et une chance pour les organismes et pour l'épanouissement des personnes, mais ce n'est pas vrai si l'on y trouve des violences sexuelles, psychologiques ou physiques. Il faut donc être intraitable pour ce qui est de la protection des pratiquantes et des pratiquants. C'est la globalité de ces trois piliers d'action qui nous permettra de devenir une nation plus sportive.
Les chiffres sont encourageants : l'étude la plus récente de l'Injep montre en effet que notre pays a gagné six points en termes de pratique sportive, 70 % des personnes de plus de 15 ans pratiquant occasionnellement ou régulièrement du sport. Ce résultat très spectaculaire vaut également pour les femmes, ce qui est très encourageant.
Les 3,5 millions de bénévoles sont l'un des piliers de notre modèle sportif et le sport est aujourd'hui le premier secteur d'engagement. Vous soulignez donc à très juste titre qu'il faut préserver la vitalité de ce bénévolat sportif. C'est le sens de toute l'impulsion donnée par Mme Schiappa en vue de la simplification de la vie administrative, pour réduire le taux d'effort et la complexité ainsi que pour éviter de dissuader les bénévoles de s'engager et de donner de leur temps. De mon côté, je travaille avec Carole Grandjean à pouvoir, à l'occasion du prochain Grenelle des métiers du sport, que j'organise le 5 juin, améliorer la reconnaissance des acquis de l'expérience et faire progresser le service public de la validation des acquis de l'expérience (VAE), notamment au bénéfice des bénévoles.
Pour ce qui est du karaté, l'inscription d'un sport au programme des Jeux est une bataille car, pour que de nouveaux sports puissent entrer au programme, comme le breaking, ce sport urbain exceptionnel qui y figurera pour la première, d'autres doivent céder la place. Ce sont des batailles qui se gagnent et qui se perdent, dans une dynamique de long terme. Je suis certaine que le CIO saura faire preuve d'équité pour que les sports qui le méritent puissent tourner et retrouver leur place aux Jeux. Je salue avec vous le champion Steven Da Costa, pour qui j'ai moi aussi beaucoup d'admiration.
Le plan « 5 000 terrains de sport » a bénéficié aux territoires ruraux à hauteur de 70 % des équipements financés, ce qui est très important.
Quant aux fans zones, je comprends votre attente de synergies avec les festivals. Je suis certain que les préfets, qui sont à la manœuvre dans les territoires dans la perspective du 8 juin, date à laquelle où remonteront tous les projets viables des clubs pour 2024, auront à cœur de créer autant de ces synergies et passerelles que possible pour l'été 2024.