Les Jeux olympiques sont des moments d'exception, réunissant des athlètes eux aussi d'exception, qui se disputent le Graal de la petite planète sportive, une fois tous les quatre ans. Malgré cela, tant le Comité d'organisation que l'État et les collectivités hôtes accordent une attention particulière à l'impératif de l'accessibilité. Sur les 10 millions de billets à vendre, 1 million est à 24 euros, pour tous les sports, et la moitié est à 50 euros ou moins. Seulement 10 % des billets en circulation ont un prix supérieur à 200 euros, contre plutôt 40 % ou 45 %, en général, pour les concerts de grande envergure. Par ailleurs, les prix sont totalement dans la lignée des tarifications appliquées lors des précédentes éditions des Jeux. Compte tenu de l'inflation, cette équivalence faciale signifie que les prix proposés sont en réalité inférieurs à ceux des éditions précédentes.
Nous voulons des Jeux formidables, qui rendent la France fière, mais nous voulons aussi qu'ils ne pèsent pas sur les finances publiques et qu'on ne lève pas d'impôts JO. On doit donc accepter qu'il y ait des recettes de billetterie permettant un autofinancement aussi complet que possible, en tout cas pour le volet olympique. Qu'un certain nombre de personnes aient la capacité et l'envie de payer cher, dans la fourchette haute de la tarification, est une bonne chose pour les équilibres globaux et pour les contribuables.
Je retiens aussi l'engouement absolument phénoménal autour de la billetterie et l'effort sans précédent, qui est notamment fait par l'État, en matière de billetterie populaire : 400 000 billets seront offerts à 260 000 jeunes, à 100 000 bénévoles du mouvement sportif, ainsi qu'à plus de 20 000 personnes en situation de handicap et à leurs aidants. Cet effort est complété par l'action du Cojop pour la solidarité avec les personnes les plus précaires et par le volet de la billetterie territoriale que vont déployer, à hauteur de 500 000 billets, les collectivités locales.
Nous sommes entrés, depuis le 11 mai, dans la seconde phase de la vente à l'unité. Il y a quatorze disciplines dans lesquelles il reste des billets à 24 euros. C'est notamment le cas du football, de la voile et du golf. Il y a aussi des billets à 50 euros pour le basket et à 70 euros pour le rugby à VII.
Il en est de même pour la cérémonie d'ouverture. La fourchette est encore plus large, avec des prix échelonnés de 90 à 2 700 euros – que certains paient ce dernier montant contribue aux recettes de billetterie et, partant, permet de revoir à la baisse l'abondement en deniers publics pour l'équilibre financier du Cojop. Surtout, des centaines de milliers de personnes assisteront gratuitement à la cérémonie d'ouverture. Ce n'est que sur les quais bas que les billets sont payants, pour 100 000 personnes. Pour le reste, ce sont environ 400 000 personnes – la jauge sera confirmée dans les tout prochains jours – qui pourront assister à ce spectacle dans les meilleures conditions de confort, notamment grâce à quatre-vingts écrans géants. J'ajoute que 1 000 billets seront achetés par l'État et offerts aux différents publics prioritaires.
La question des fan zones nous ramène à celle de l'engagement populaire. On sait à quel point il est essentiel que les jeux s'adressent à tous les Français, partout sur le territoire. Nous disposons d'un atout : les compétitions vont se dérouler dans sept régions et onze départements. Trois grandes fan zones ont été prévues en Île-de-France : le club France à La Villette, le parc Georges-Valbon en Seine-Saint-Denis et le Trocadéro. Chacun des départements d'Île-de-France, y compris ceux qui n'accueillent aucune épreuve, pourra mettre en place des fan zones permettant d'accueillir plusieurs milliers de personnes dans de très bonnes conditions grâce à des crédits supplémentaires de la région Île-de-France.
En outre, dans le cadre du projet Clubs 2024, nous avons engagé dans l'ensemble du pays un recensement des lieux où pourront être installées des fan zones, dont la sécurisation sera assurée par les collectivités locales. La négociation avec le Comité international olympique (CIO) est sur le point d'aboutir afin que ces zones bénéficient dans de bonnes conditions de la transmission intégrale du signal. Leur liste sera rendue publique le 8 juin prochain. Cette opération est pilotée par le préfet Michel Cadot, délégué interministériel aux JOP, et elle permettra de multiplier les foyers de joie et de partage à l'occasion de cette grande compétition sportive.
Nous avons bien avancé en ce qui concerne la gouvernance des fédérations, monsieur le rapporteur général. Deux échéances très importantes sont prévues dans les tous prochains jours : les instances de la fédération française de football et de celle de rugby reprennent leurs droits et le calendrier de leurs travaux dans un cadre démocratique, ce dont je me félicite.
En parallèle, des modifications statutaires ont lieu avec la mise en œuvre de la loi du 2 mars 2022. Le prochain cycle électoral, qui interviendra à la fin de 2024, permettra de renforcer la démocratie directe grâce au vote des clubs lors de l'élection des présidents de fédération. Cette loi comporte aussi des exigences importantes en matière de transparence, notamment en matière de déclaration d'intérêts. Elle prévoit enfin une plus grande féminisation du bénévolat sportif – à laquelle je sais que mes collègues ici présentes sont attachées. La parité sera instituée en 2024 au niveau national et en 2028 au niveau des ligues régionales.
Vous avez raison de souligner l'importance des comités départementaux olympiques et sportifs (CDOS). Nous avons la chance de disposer de bénévoles très engagés et nous les associons pleinement, notamment à travers les conférences régionales du sport. Ces dernières sont désormais toutes en place en métropole et outre-mer et elles ont adopté le projet sportif fédéral. Nous nous sommes donné pour objectif d'élaborer trois contrats pluriannuels d'orientation et de financement à la fin de 2023 afin que ces acteurs de la gouvernance territoriale du sport aillent de l'avant pour promouvoir le sport.
L'exécution des crédits consacrés au pass'sport monte en puissance. Si leur sous-exécution s'est élevée à 43 millions en 2021, elle a été ramenée à 37 millions en 2022. En ce qui concerne ce dernier montant, nous avons pu prendre des mesures de gestion et de report de crédits sur l'exercice 2023. Cela a permis de compenser à hauteur d'un peu moins de 15 millions la baisse de rendement de la taxe Buffet affectée à l'ANS. Cette dernière a également bénéficié de 8,5 millions pour financer du petit matériel sportif au titre de l'héritage des Jeux. Nous avons déployé 4 millions pour l'animation territoriale des jeux, ce qui contribue aux objectifs mentionnés par Benjamin Dirx et Éric Coquerel. La diffusion de la pratique sportive pour les enfants et les adultes en situation de handicap a bénéficié d'un peu plus de 2 millions, ces crédits étant destinés à 3 000 clubs para-accueillant supplémentaires. L'expérimentation des deux heures de sport complémentaires pour les collégiens et la compensation de la hausse des coûts de l'énergie pour les opérateurs – notamment l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) et les centres de ressources, d'expertise et de performance sportive (Creps) – ont représenté chacune 2 millions supplémentaires.