En 2020 a paru le rapport Erhel, commandé par le ministère du travail – Élisabeth Borne était alors ministre du travail. Ce rapport fait état de 17 métiers dits de la « seconde ligne ». Il s'agit de métiers essentiels mais trop peu valorisés, du fait notamment d'une part importante d'emplois à temps partiel et de contrats à temps partiel. Le salaire moyen s'élève par exemple, pour les aides à domicile, à 682 euros. Dans l'agroalimentaire, il s'élève à 878 euros. Pour les caissières, il s'élève à 859 euros. Pour les agents d'entretien, il est de 764 euros. Pour les maraîchers, il se monte à 787 euros. Après la publication de ce rapport, quand des responsables politiques ont interpellé le ministère du travail, il leur a été répondu : « Je suis persuadé que le dialogue social aboutira. » Les aides à domicile ont été augmentées de 16 euros l'an dernier avec l'avenant 43 portant révision de la classification des emplois et du système de rémunération des salariés de la Branche de l'aide, de l'accompagnement, des soins et services à domicile mais la plupart de ces métiers n'ont bénéficié d'aucune prime ni aucune hausse de salaire. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les salaires sont même en baisse. Cela pourrait prêter à sourire : on nous parle de dialogue social lorsque nous plaidons pour une hausse des petits salaires. Parallèlement, vous mettez en œuvre une réforme des retraites en recourant à l'article 49, alinéa 3, ou à l'article 47, alinéa 1er, de la Constitution, et à la répression. Le ministre du travail a-t-il vocation à faire travailler ou à permettre aux travailleurs de vivre de leur travail ?