Intervention de Pierre Moscovici

Réunion du mardi 9 mai 2023 à 17h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Pierre Moscovici, président du Haut Conseil des finances publiques :

Je vous remercie de m'offrir l'occasion de préciser certains propos. J'espère ne pas avoir dit que la dette publique ne servait à rien. Si je l'ai dit, je vais corriger ce propos. La dette publique a évidemment une utilité. Mon propos visait la charge de la dette. Le remboursement de celle-ci constitue une dépense publique qui, au delà d'un certain stade, réduit nos marges de manœuvre de manière considérable. Il me semble que, dans votre raisonnement, monsieur le président, vous négligez quelque peu le poids des circonstances. Celles-ci ne sont pas toutes exceptionnelles. La pandémie représente une circonstance extraordinaire. Elle a frappé la planète entière et mis à l'arrêt l'économie française, comme l'économie européenne et l'économie mondiale. Elle a entraîné, partout dans le monde, une récession économique, en 2020, de façon inédite depuis un siècle. Elle a nécessité des mesures de politique publique extrêmement importantes qui ont d'ailleurs été comparables partout dans le monde et en Europe. Ces mesures ont augmenté notre endettement. Personne n'a contesté cette réponse, y compris en ce qui concerne la Cour des comptes et le Haut Conseil des finances publiques. Vous en êtes témoins, puisque, nommé en juin 2020, je suis venu ici me prononcer à plusieurs reprises sur des projets de lois de finances rectificatifs pour 2020 de même que lors des années suivantes. En tant que Premier président de la Cour des comptes, j'ai toujours considéré que le « quoi qu'il en coûte » était légitime et fondé. Je ne l'ai jamais critiqué.

Peut-on considérer que toutes les circonstances sont aussi exceptionnelles et que l'inflation, par exemple, est exceptionnelle ? J'ai noté au passage, bien que je ne fasse plus de politique, les vibrants hommages que vous avez rendus à la politique suivie entre 2010 et 2012 concernant les banques comme pour le soutien à l'économie. Ceux qui étaient alors aux responsabilités l'auront noté comme moi. C'est une nouveauté dans votre position.

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