Vous estimez que nous caricaturons Uber et que nous dénigrons, à tort, ce qui n'était à l'époque qu'une petite start-up.
Pourtant, les Uber files montrent à quel point l'entreprise a enfreint la loi – qu'il s'agisse du code du travail, de ses obligations fiscales ou de son rapport à la concurrence. Transparency International France a rappelé que les pratiques illégales employées par Uber, comme l'utilisation du logiciel Greyball et du kill switch, auraient dû disqualifier la plateforme comme participante à l'élaboration de la loi. Dès sa création, Uber a théorisé sa stratégie, qui ne consiste en rien d'autre qu'imposer l'état de fait à l'État de droit : un document interne, intitulé « pyramid of shit », expliquait ainsi comment enfreindre les réglementations. Uber était donc bien conscient de l'illégalité de ses pratiques et de la nécessité de créer le chaos pour orienter la loi en sa faveur. En aviez-vous vous-même conscience à l'époque ? En effet, le contexte idéologique était alors très favorable à Uber.
Les études commandées par Uber à des économistes étaient biaisées, puisque leur résultat était connu par avance. Il s'agissait de donner une caution scientifique à la bataille de communication menée sur les réseaux sociaux.
Transparency International France suggère donc d'empêcher les plateformes qui pratiquent leurs activités de manière illégale de participer à la fabrique de la loi. Qu'en pensez-vous ?