Le mode de gestion a empêché d'aborder ce service sous un angle économique. Cette affaire a toujours été cogérée de manière paternaliste et clientéliste entre la préfecture de police et les taxis. Vous ne trouverez jamais une étude économique sur les taxis à la préfecture de police : cette dernière ne les a jamais vus comme un service économique mais les a toujours abordés sous l'angle de l'ordre public.
Vous avez entendu des économistes qui ont réalisé des enquêtes pour Uber ; en effet, quand Uber s'est implantée en France, il n'existait aucune étude sur la question. L'État ne s'était jamais préoccupé de cette question. Uber cherchait à promouvoir ses intérêts économiques : il était normal de procéder à ce type d'analyse, quand la préfecture applique des tarifs réglementés – sans que l'on sache sur quelle base ils ont été définis.
La situation dans laquelle s'est trouvé l'État avec le marché des licences de taxis était intenable. D'ailleurs, il a même été question que l'État rachète les licences de taxis pour 1,5 milliard d'euros pour se libérer de cette contrainte !
Le lobbying des taxis était en effet réel. N'oublions pas que les taxis ont un argument que d'autres professions n'ont pas : ils peuvent bloquer Paris. Leur mobilisation a été spectaculaire au moment du rapport Attali. C'était d'ailleurs Emmanuel Macron qui en était rapporteur : il connaissait bien le sujet, même s'il n'en était pas en charge – ce rôle revenant à Bernard Cazeneuve pour la proposition de loi de M. Thévenoud, et au ministre des Transports pour celle de M. Grandguillaume.