Avec le recul, madame la rapporteure, il est évident que nous faisions face à l'émergence d'une nouvelle économie, venue d'outre-Atlantique pour l'essentiel, qui était en train de gagner le monde. Elle posait des problèmes politiques, économiques, sociaux et éthiques ; elle bousculait aussi le marché et obligeait les pouvoirs publics, les élus et les entreprises à réagir.
La ligne de crête dont j'ai parlé tout à l'heure, les arbitrages interministériels et les lois de cette époque ont permis – à chaque fois, je le répète, en toute indépendance – d'offrir des solutions de transport plus diversifiées et plus complètes à nos concitoyens, tout en préservant le métier et les spécificités de chacun, des taxis en particulier. Peut-être avons-nous perdu du temps, peut-être y a-t-il eu des manœuvres – le temps politique est toujours long par rapport aux pratiques qui, elles, épousent les nouvelles formes de communication. Toutefois, je pense que, par les déclarations très fermes des ministres qui étaient sous ma responsabilité, par les miennes et par les choix que nous avons faits, nous avons répondu de manière appropriée aux pratiques brutales, parfois illégales, de cette société. D'ailleurs, la lecture des Uber files, de la presse de l'époque et des comptes rendus de votre commission donne plutôt le sentiment que ces acteurs, Uber en l'occurrence, se plaignaient plutôt de l'absence de réponse du Premier ministre et, surtout, du fait qu'ils étaient très loin d'atteindre leurs objectifs.