J'aimerais revenir sur les révélations des Uber files. Uber Pop a constitué le paroxysme de la concurrence déloyale et faussée à l'encontre des taxis. Je rappelle que la carte de VTC ne coûtait que 250 euros contre parfois 250 000 euros pour une licence de taxi. De même, le tarif des courses de taxi était, par exemple, fixé à Paris par la préfecture, alors qu'Uber pouvait casser les prix – avant de les augmenter ensuite.
La stratégie d'Uber était d'organiser la conflictualité pour pouvoir mieux s'imposer. Son objectif n'était pas seulement d'échapper aux réglementations en vigueur dans tous les domaines – droit du travail, concurrence, fiscalité –, mais aussi de mettre les autorités devant le fait accompli et, ainsi, de modifier l'état de droit.
A posteriori, ne pensez-vous pas que la focalisation du débat sur la plateforme Uber Pop a permis à l'entreprise américaine de gagner du temps et de faire en sorte que l'on ne prenne pas la mesure de la concurrence qu'elle instaurait en dehors de cette seule plateforme ?