Je vous remercie des déclarations que vous avez pu effectuer à l'issue des révélations sur les Uber files, qui montrent à quel point vous avez été scandalisé par le lobbying agressif d'Uber. Vous avez également témoigné de votre refus que ce lobbying ait pu peser sur le fonctionnement démocratique.
Ensuite, le terme de « deal » n'a pas été inventé par les journalistes. Il a été évoqué en premier lieu par Emmanuel Macron, qui a parlé d'un « deal » entre Uber et lui-même, c'est-à-dire l'arrêt d'UberPop en échange d'un allégement de la réglementation. Uber a conduit une bataille depuis le début, en voulant imposer un état de fait face à l'État de droit. Ils ont même théorisé la stratégie de la « pyramide de merde » pour s'attaquer à la réglementation existante et imposer une dérégulation du secteur.
Pour revenir à ce qui nous concerne, vous estimez que le résultat n'est pas le « cadeau » d'un passage de 250 à sept heures de formation, mais plutôt la mise en place d'un véritable examen exigeant. Ne pouvons-nous pas en déduire qu'Emmanuel Macron avait peut-être l'intention d'opérer ce « deal » avec les dirigeants d'Uber mais qu'il n'avait pas réussi à y parvenir complètement ? En tant que ministre des Transports, avez-vous eu à l'époque des désaccords avec le contenu de ce que le ministre de l'Économie négociait en matière de formation ?
Des membres de votre cabinet ont-ils été en contact avec leurs homologues du cabinet d'Emmanuel Macron pour orienter le dossier dans telle ou telle direction avant la publication de cet arrêté ? Dans les révélations des Uber files, le nom de monsieur Lacresse, membre du cabinet d'Emmanuel Macron à l'époque, revient à plusieurs reprises comme un interlocuteur privilégié pour les dirigeants d'Uber. A-t-il joué un rôle dans le portage des intérêts d'Uber par la suite ?