Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du jeudi 11 mai 2023 à 9h00
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre :

Dans les fonctions qui étaient les miennes à l'époque, je n'ai pas senti d'opacité mais bien de la frontalité.

Je n'étais pas d'accord avec le ministre de l'Économie et des Finances sur certains sujets. Nos cabinets se le disaient. Lorsque l'occasion nous était donnée d'en parler, je l'exprimais.

Ce n'est pas le seul sujet sur lequel nous n'étions pas d'accord. Je pourrais également citer la réforme du permis de conduire. J'avais mis en place une réforme. Le ministre de l'Économie et des Finances s'est emparé de ce sujet à son arrivée, voulant aller beaucoup plus loin que je ne l'avais envisagé pour libéraliser le passage du permis de conduire. Nous avons eu des discussions difficiles. Ce n'est pas dû à la personnalité du Président actuel ni à la mienne – même si nous avons chacun notre personnalité et l'habitude de nous dire les choses. Ces divergences sont aussi vieilles que le ministère de l'Intérieur et le ministère de l'Économie. Je suis convaincu que si vous reprenez celles qui ont eu lieu entre Michèle Alliot-Marie et Hervé Novelli au moment de la réforme, vous aurez des positions assez semblables.

Il n'y avait donc pas d'opacité dans ma relation avec le ministre de l'Économie et des Finances, même si je n'avais pas connaissance des discussions qu'il avait avec Uber. Il y avait de la frontalité, c'est-à-dire que nous n'étions pas d'accord et que nous nous le disions. Le Premier ministre, dont c'était le rôle, arbitrait ces différends.

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