Les Uber files représentent une très bonne illustration de ce que nous venons d'évoquer : le PDG de l'entreprise a effectué une action d'influence auprès d'un ministre alors que cette société n'était pas répertoriée en tant que représentant d'intérêts privés. Par conséquent, toutes les rencontres devraient être rendues publiques et pouvoir faire l'objet d'un débat, au même titre que les propositions des représentants d'intérêts privés.
Je rappelle que l'essence même de la démocratie réside dans la délibération. Pour y parvenir sereinement, il faut pouvoir disposer de critères objectifs en faveur de l'intérêt général. Lorsqu'une délibération est quasiment imposée par un ministre comme cela est intervenu dans le cas d'Uber, on peut légitimement se demander si les actions des représentants privés vont réellement dans le sens de l'intérêt général. Les actions de lobbying insuffisamment transparentes participent de fait à délégitimer les assemblées parlementaires et le pouvoir exécutif. Les fondements démocratiques de nos sociétés ont ainsi été remis en cause ces dernières années.