Avec la question de la souveraineté viennent évidemment celles de la protection des frontières et du Pacte européen sur la migration et l'asile. Alors là, j'ai tout entendu : que l'Europe ne protégerait pas assez ses frontières, mais aussi qu'elle serait inhumaine et n'accueillerait pas les réfugiés qui frappent à sa porte. C'est bien cette tension qui a longtemps paralysé les discussions au niveau européen et c'est tout le mérite de la présidence française que d'avoir proposé une méthode progressive qui marche sur deux jambes – responsabilité et solidarité – et qui a porté ses fruits.
Madame Regol, vous ne voyez que de la régression : pour vous, « la répression est en marche ; la solidarité, elle, ne fait l'objet que d'une simple déclaration non contraignante ». Vous avez raison sur un point : en faisant un pas décisif pour réviser la politique européenne de la migration et de l'asile, nous allons renforcer le contrôle de nos frontières extérieures. Mais contrôler, c'est aussi renforcer la sécurité ; contrôler, ce n'est pas un gros mot : c'est aussi assurer un contrôle de la vulnérabilité, pour prendre en charge les mineurs non accompagnés par exemple.