En Auvergne-Rhône-Alpes, la culture a tristement fait la une de l'actualité en raison des choix opérés par le président de la région dans l'attribution des subventions régionales au monde culturel. Ils se traduisent par une baisse massive et brutale d'un million d'euros de subventions sur un budget de 4 millions, conséquence de choix plus politiques que culturels, ce que je regrette. J'en donnerai quelques exemples : 60 000 euros en moins pour la Comédie de Saint-Étienne, 100 000 euros en moins – sur 200 000 ! – pour le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, 15 % en moins pour le festival international de la bande dessinée de Lyon et, plus marquant, 149 000 euros en moins pour le Théâtre Nouvelle Génération de Lyon, centre d'art dramatique destiné au jeune public, dont le directeur avait osé critiquer le président de la région. Cette pression autoritaire, ce fait du prince d'un président de région utilisant les deniers publics à des fins politiques personnelles a évidemment un impact sur tous les acteurs culturels. Si la libre administration des collectivités territoriales prime, quels leviers peuvent permettre d'éviter de telles dérives autoritaires et populistes, puisqu'au-delà du risque économique pour les acteurs culturels se pose la question du risque culturel pour notre société ?