Je tiens à souligner que j'apprécie beaucoup la qualité de cet échange et j'espère qu'il en ressortira que nos autorités, avec les armateurs, ont des collaborations pour bien expliquer les phénomènes, ne pas se tromper sur l'analyse et apporter les bonnes réponses. De la même façon que le président semblait apprécier le bricolage et le Placoplatre, j'apprécie pour ma part le développement du grand marché antillais. Depuis 2000 et depuis les tables rondes auxquelles j'ai toujours participé, j'ai mis en place un service inter-îles entre Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Guadeloupe, Martinique pour créer le grand marché antillais. Plusieurs filières agricoles, plusieurs filières de viennoiseries, de boissons, de portes et de fenêtres, de fosses septiques ou de grillages ont pu s'accroître en développant l'emploi local. Si 350 000 habitants représentent un seuil industriel insuffisant, 700 000 habitants sont plus importants. Il convient de pointer en l'occurrence une des explications de la plus grande ouverture ou de la moindre dépendance de La Réunion, avec une population plus forte à un seuil industriel qui a permis à bon nombre de filières de s'y développer, de créer de l'emploi et d'être moindrement dépendante des produits importés, générant ainsi une concurrence et une compétition entre le produit fabriqué localement qui viendra en substitution avec celui qu'il ne sera plus nécessaire d'importer. Cette conduite doit constituer un objectif national pour chacun de nous. Nous avons pour notre part mis en place un service avec un navire dans lequel nous avons investi qui effectue cette liaison de façon hebdomadaire.
Hormis les îles que je viens de citer, qui sont petites et qui sont desservies par transbordement, ce qui implique un coût plus élevé, nous ne desservons pas les îles à proximité. Les destinations continentales que nous réalisons dans le cadre de notre itinéraire nous ont permis, grâce à leurs volumes et à leur rentabilité, de tenir la position sur la desserte des Antilles au moment où les frets y avaient baissé. Marfret s'en est ainsi sorti ces dernières années grâce au volume des destinations continentales, Brésil, Amérique centrale, États-Unis et grâce à l'investissement que nous avons fait dans les navires qui nous ont permis de maîtriser nos coûts dans la mise en œuvre du transport réalisé.
En synthèse, je conviens que le navire a toujours eu cette symbolique de montrer l'éloignement. Du reste, imaginer que le navire en soi est responsable de la vie chère dans les départements d'outre-mer est une erreur. Les prix ont augmenté aux Antilles, à La Réunion, parce que les prix des marchandises ont augmenté. Un conteneur d'huile Lesieur, par exemple, est passé de 20 000 euros à 40 000 euros. Le transport de ce conteneur représente ainsi 2 000 euros plus la surcharge de combustible (BAF). Ramené à la bouteille d'huile, ce n'est certes rien du tout. Bien évidemment, un impact plus important ressortira sur les plaques de plâtre puisque la marchandise sera plus pauvre. L'Autorité de la concurrence a démontré à deux reprises que le transport maritime faisait partie de la solution et que celui-ci n'était pas le responsable de la vie chère. Nous sommes à votre disposition pour continuer à apporter des améliorations.