Je partagerais un angle qui est différent pour un armateur qui n'est pas aussi bien implanté en France que MSC, Marfret ou CMA CGM. Je pense que c'est ce qui explique aussi pourquoi Hapag Lloyd est historiquement peu implantée dans les outre-mer. À mon sens, pour proposer un service digne de ce nom à la clientèle réunionnaise ou antillaise, il faut tout d'abord être très bien installé en France métropolitaine, étant donné que 95 % des produits dans les Antilles proviennent de la France métropolitaine et 60 % de ceux de La Réunion proviennent de la France. Il ne s'agit pas de laisser sous-entendre que Hapag Lloyd n'a pas d'ambition de travailler dans les DOM-TOM. Il est vrai que nous avons eu un court passage à La Réunion pendant quelques années, avec une collaboration purement opérationnelle avec CMA CGM concernant un service qui allait en Australie, qui permettait de faire escale à La Réunion et de construire ainsi une présence sur place. Sans rentrer dans les détails de la stratégie future de Hapag Lloyd en France qui est ambitieuse et qui pourrait effectivement inclure des services vers les DOM-TOM, je confirme les propos exprimés par M. Vidil : ces trois dernières années pendant lesquelles nous avons vécu la Covid-19, et jusqu'au milieu de l'année dernière, une flambée des prix a été observée dans les grands marchés est-ouest. Vous avez pu la suivre dans les médias. Les DOM-TOM n'ont pas subi ces augmentations extrêmes dans le même temps. Ces prix s'expliquent en outre par un manque de capacité et un manque de conteneurs. Pour ces mêmes raisons, les armements n'ont pas cherché à développer de nouveaux marchés ou de nouveaux services au regard de l'incapacité à le faire. Ces deux dernières années, les compagnies maritimes ont toutefois relevé des résultats financiers très honorables, même assez incroyables et historiques. Les taux de fret sont désormais revenus à la normale, de même que les surcapacités sur le marché. Ce contexte pourrait être une opportunité pour certains armements d'étudier la rentrée dans de nouveaux marchés.