Monsieur le rapporteur, chez Marfret, nous ne déterminons pas nos itinéraires avec l'objectif de desservir tel ou tel DOM-TOM comme une destination finale. Seuls, les volumes sur ces départements sont insuffisants. Chaque ligne a construit ses itinéraires dans son histoire. Pour ce qui nous concerne, c'est la Caraïbe, la Méditerranée, le Pacifique. Grâce à ces volumes continentaux des grandes destinations finales, nous avons déterminé nos itinéraires et nous pouvons nous arrêter et desservir ces départements en route, ceux qui bénéficient ainsi de l'attractivité de l'itinéraire global de l'armateur.
C'est une première compréhension de la manière dont les compagnies fabriquent leurs itinéraires pour comprendre les raisons pour lesquelles nous sommes sur les Antilles, la Guyane et le Pacifique, et les raisons pour lesquelles MSC est en direction de l'Asie, de l'Afrique et La Réunion.
Au demeurant, s'agissant du fret, les départements d'outre-mer ne se rendent absolument pas compte de l'exonération de la flambée des prix dont ils ont été l'objet, exonération constatée pendant les années de la pandémie de Covid-19. Pour ce qui concerne Marfret, nous avons été fortement pénalisés, mais la démarche du bouclier qualité-prix (BQP), en particulier sur les Antilles, à l'initiative des autorités et des préfets, a bloqué les prix du fret alors que l'ensemble de nos coûts s'envolait. Pendant ces deux dernières années, l'affrètement augmentait considérablement, mais les Antillais ont bénéficié d'un fret bloqué. Comme vous le savez, au mois de juillet dernier, en plus des frais bloqués, lorsque nous avons été interrogés par l'Autorité de la concurrence en 2009, puis en 2019, nous avions remis des tableaux explicitant que sur les Antilles, depuis dix ans, les taux de fret ne cessaient de diminuer. Il faut comprendre que les frets sur les Antilles sont bas. Au mois de juillet de l'année dernière, ils ont brutalement baissé, et de façon disproportionnée, de 750 euros. Nous sommes bien évidemment très attachés à ces destinations qui, au regard de ces deux mesures, sont devenues déficitaires et nous ont mis en difficulté.