Cette crise est en effet avant tout révélatrice de l'intérêt de disposer d'un réseau diplomatique universel. Beaucoup des pays dont nous avons évacué les ressortissants ne disposaient pas d'une ambassade à Khartoum. Or, il s'agit d'un atout fondamental pour notre pays.
Nous avons dû tenir compte du profil de ceux que nous avons évacués : si certains Soudanais avaient un lien indissociable avec des Français, nous devions assurer le contrôle migratoire des personnes prises en charge. C'est la raison pour laquelle le dispositif que nous avons établi à Djibouti a associé deux agents de la direction de l'immigration du ministère de l'intérieur, chargés de procéder au contrôle de la population soudanaise disposant d'un titre de séjour et des quelques réfugiés, notamment érythréens, titulaires du droit d'asile.
Nous n'avons pas pris en compte un certain nombre de ressortissants non français, sous récépissé de demande d'asile, en considérant qu'ils ne relevaient pas de notre responsabilité et qui s'étaient manifestés tardivement, alors que l'opération était achevée.
Par ailleurs, nous avons profité des relations que nous avions avec les deux parties au conflit par le biais de notre ambassadrice pour les informer des mouvements que nous opérions dans la phase d'extraction, qui a duré quarante-huit heures. Ce contact en temps réel avec les belligérants a garanti la sécurisation des convois et la suspension de tout acte d'hostilité à leur encontre. Seul le premier convoi a été ciblé par une faction.