Les États ont bien entendu des intérêts au Soudan. L'enjeu est de les concilier et de trouver une solution, à la fois dans l'immédiat – avec un cessez-le-feu permettant d'établir des corridors humanitaires – mais aussi à plus long terme. Depuis 2019, beaucoup de bonnes fées se sont penchées sur le Soudan, et beaucoup d'entre elles avaient intérêt réellement à parvenir à un compromis. Certes, certaines avaient des intérêts économiques ou migratoires, tandis que d'autres avaient en tête la gestion du Nil : nul ne le conteste.
La France n'a pas d'intérêts directs au Soudan. Nous n'avions que deux entreprises françaises au Soudan spécialisées, l'une, dans les produits contre la malnutrition, l'autre, dans la production de gomme arabique – soit une présence économique limitée. Notre intérêt est la stabilité de l'Afrique, de cette région et plus particulièrement de l'Égypte et du Tchad, pays avec lesquels nous entretenons des relations étroites. Au-delà, il était de notre devoir de soutenir un régime qui présentait des qualités incontestables, après la dictature islamiste de Bechir. Nous devons désormais trouver un nouveau chemin, en lien avec d'autres partenaires. Nul n'a intérêt à ce que la guerre perdure au Soudan.