Permettez-moi de conclure mon propos, mes chers collègues, en soulignant un manque évident de la présidence française du Conseil de l'Union européenne : l'agriculture.
Déjà abandonnée par le Président Macron lors de la négociation du nouveau cadre financier pluriannuel, notre agriculture fut la grande absente de ces six mois. Pourtant, notre pays avait là une occasion unique de revenir sur les dernières politiques européennes néfastes pour l'agriculture française et européenne, qu'il s'agisse de la tristement célèbre stratégie « De la ferme à la table », qui réduit les rendements de nos exploitations et les surfaces exploitées par nos agriculteurs, ou bien encore de la diminution de plus de 15 %, à valeur constante, du budget de la politique agricole commune (PAC) sur la période 2021-2027.
À l'heure où notre souveraineté alimentaire est au cœur des préoccupations, la faiblesse de l'impulsion française sur ce sujet, quand notre pays fut de tout temps un fer de lance en la matière, est une faute politique et morale majeure, car aucun autre État membre ne le fera dorénavant à notre place. C'est là un signal particulièrement inquiétant que vous envoyez à nos agriculteurs, madame le secrétaire d'État, alors même que vous faites peser sur eux la menace de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande, signé dans les dernières minutes de la présidence française, qui prévoit une forte augmentation des quotas agricoles envoyés sur le continent en provenance de ce pays lointain dont 80 % des exportations sont d'origine agricole.
Vous nous répondrez qu'il s'agit d'un accord de nouvelle génération : cela fait doucement rire. Comment parler d'un accord bon pour le climat quand 20 000 kilomètres séparent nos deux pays ?