Madame la secrétaire d'État, vous revendiquez une grande victoire avec la directive sur les salaires minimums : pipeau, et vous le savez bien ! Cette directive ne fixe que des obligations de moyens, elle n'aura aucune conséquence concrète et immédiate pour des millions de travailleurs européens. De plus, l'accord négocié ne contraint pas les États à proposer un salaire minimum pour les travailleurs, non plus qu'il fixe de seuil contraignant en fonction du salaire médian ou du salaire moyen. Il faut dire que, là aussi, vous étiez bien mal placés pour convaincre, puisque vous refusez toute augmentation du SMIC en France, comme l'examen du projet de loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat l'a encore démontré. Difficile, dès lors, de défendre cette perspective en Europe.
Enfin, votre présidence aurait dû permettre de protéger l'État de droit menacé par la progression de l'extrême droite en Europe. Mais vous avez retardé toutes les procédures de sanction qui visaient le gouvernement de Viktor Orbán pour remise en cause de l'État de droit en Hongrie – sans doute fallait-il ne pas contrarier un allié dans la défense du gaz et du nucléaire –, et approuvé le plan de relance polonais, malgré l'interdiction honteuse infligée au secrétaire d'État, Clément Beaune, de se rendre dans une zone anti-LGBT pour en dénoncer l'existence.