Ce n'est pas la première fois que vos objectifs de communication prennent le pas sur l'intérêt de notre pays. Déjà, vous aviez voulu faire de l'annonce du plan de relance le moyen de sauver le bilan européen calamiteux du président Macron à l'aube des élections de 2022.
Nous vous disions à l'époque que ce plan coûterait plus à la France qu'il ne lui rapporterait ; vous nous répondiez que la création de nouvelles ressources propres permettrait de rembourser l'emprunt contracté à l'échelle européenne. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Valérie Hayer, qui préside la délégation La République en marche au Parlement européen, annonce que le remboursement de l'emprunt européen s'élèvera à 15 milliards d'euros par an. Le marché carbone devait rapporter 9 milliards par an, le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières moins de 1 milliard, et la taxation des entreprises entre 2,5 et 4 milliards d'euros, mais la transposition de l'accord sur ce dernier sujet a été bloquée par le veto hongrois. Quant à la création d'une taxe sur les transactions financières, que nous vous avons proposée à de multiples reprises, vous l'avez refusée par idéologie. Par conséquent, il manque aujourd'hui un tiers de la somme requise pour assurer le remboursement de l'emprunt européen. Il faudra donc couper dans les plans de relance ou demander aux États d'augmenter leur contribution au budget de l'Union européenne : nous avions bel et bien raison de vous alerter sur le sujet.