Les doux mots de service public ou d'investissements publics sont revenus à la mode quelques instants. Les griots du libre-échange mirent quelques mois leurs obsessions en silence. Il faut dire qu'elles avaient rendu la France plus vulnérable que jamais, incapable de produire le matériel médical, les masques ou les médicaments nécessaires pour faire face à la pandémie. Il y avait donc avec la présidence française une occasion historique de transformer en profondeur le cours de la construction européenne. Mais il n'en aura rien été.
On nous avait annoncé en grande pompe la révision du pacte de stabilité et de croissance. Le secrétaire d'État Clément Beaune affirmait en avril 2021 : « On ne doit pas refaire l'erreur que nous avons faite en gérant mal l'après-crise [de l'euro] […], en durcissant les règles budgétaires d'avant-crise. » Mais cette révision est d'ores et déjà enterrée. Devant notre hémicycle voici quelques semaines, le discours de la Première ministre n'a laissé aucun doute sur ce sujet : les Français vont cracher du sang pour revenir dans les clous des règles budgétaires que vous jugiez pourtant obsolètes il y a quelques mois.