Je vais répéter – à l'intention de ceux qui suivent nos débats en séance et qui consultent les comptes rendus – un argument que j'avais avancé en commission, mais que je n'ai pas repris dans l'hémicycle tout à l'heure quand nous avons abordé cette question.
Une des particularités du monde militaire, et du statut qui lui est associé, c'est le double rôle que joue la hiérarchie. D'un côté, elle assure une fonction de commandement mais, de l'autre – comme le veulent la loi et les règles de commandement – elle a pour mission de protéger. Il faut le rappeler, car cela suppose que la hiérarchie soit exemplaire en matière de détection. Lorsqu'une personne prend la parole – peut-être devrais-je parler, comme on le fait aujourd'hui, de libération de la parole –, son interlocuteur doit signaler ce témoignage à sa hiérarchie et le cas doit être traité.
C'est bien une spécificité du secteur militaire car, dans le monde civil, une victime saisirait par exemple le Défenseur des droits. Certes, le militaire pourrait le faire lui aussi, tout comme il pourrait saisir, entre autres, les inspecteurs généraux des armées qui travaillent auprès des ministres. Bien sûr, il faut aussi continuer à donner des moyens à la cellule Thémis et à tous les dispositifs de ce type qui, me semble-t-il, fonctionnent bien. Néanmoins, au-delà de ces procédures, le vrai combat qu'il faut mener est la sensibilisation de la hiérarchie.