La question de l'homologation, c'est-à-dire de l'établissement du lien au service, se heurte à une réalité : on ne développe pas de SSPT sans avoir été confronté à un choc traumatique en service, parfois de nombreuses années auparavant. Ce n'est pas le quotidien d'une existence ordinaire qui produit un SSPT. Il faut donc partir du principe qu'un SSPT diagnostiqué est, par définition, lié au service.
Ensuite, il peut être nécessaire d'évaluer le degré d'invalidité ou de faire d'éventuelles investigations par expertise sur dossier, parce que le syndrome s'est déclaré plusieurs années après le choc traumatique et qu'il subsiste un doute sur le lien au service. Ces examens doivent alors se faire au cours de la thérapie – car un accompagnement thérapeutique est nécessaire.
Quoi qu'il en soit, il ne faut pas postuler qu'il pourrait y avoir une fraude ou une feinte car les médecins et psychiatres sont formels : on ne peut pas faire semblant d'avoir un SSPT. Et il n'y a pas d'autres conditions que celles du service pour produire un tel syndrome.
Il faut avoir rencontré nos blessés psychiques. Vous l'avez fait, mais je vous adjure de leur rendre justice en la matière. Chers collègues, je vous incite tous à regarder un documentaire formidable sur le sujet : Le Souffle du canon. Vous comprendrez que lorsqu'on leur demande la moindre démarche administrative supplémentaire, c'est une espèce d'Himalaya qu'on leur demande de gravir.