Dans le rapport que nous avons remis sur le bilan de la précédente LPM, notre collègue Yannick Chenevard et moi-même avons souligné que des problèmes du quotidien demeurent non résolus en raison de lourdeurs administratives ou de processus quelque peu kafkaïens. Il s'agit par exemple d'une vitre cassée qui le reste pendant six mois parce que l'autorisation de la réparer assortie du budget correspondant ne tombe pas ; d'une douche où l'eau reste froide pendant plusieurs mois – vous avez vous-même donné cet exemple, monsieur le ministre ; de toilettes qui sont bricolées parce que le contrat applicable ne permet pas au plombier d'intervenir. Dans certains endroits, c'est la vie quotidienne de nos soldats, de nos sous-officiers, de nos officiers et de nos chefs de corps.
Qui parmi nous accepterait d'attendre trois mois devant sa porte qu'une autorisation administrative tombe pour régler un problème de serrure ? Qui parmi nous accepterait de vivre sans douche pendant un trimestre ? Qui parmi nous accepterait de dormir l'hiver dans une chambre où il fait 10 degrés ? Personne. Or, malheureusement, c'est ce que l'on demande à nos militaires.
Auparavant – j'évoque ce passé non pas par nostalgie, mais par pragmatisme –, il existait un dispositif bien pratique : le chef de corps avait à sa disposition une petite enveloppe discrétionnaire, qui permettait de régler ces problèmes du quotidien. Par cet amendement, nous demandons le rétablissement d'une telle enveloppe, d'un montant à définir. Le chef de corps pourrait ainsi faire appeler l'artisan du coin, faire acheter un boulon… Cela peut paraître anecdotique mais cela permettrait aux femmes et aux hommes qui servent la République française de vivre décemment.