Nous allons pouvoir le reprendre là où nous l'avions laissé. À l'initiative de M. Chenevard, la commission avait adopté une rédaction que l'amendement et le sous-amendement tendent aujourd'hui à compléter.
Pour commencer, assumons de dire qu'il s'agit d'une armée jeune, dont le modèle est fondé sur les flux. Vous pouvez faire dire ce que vous voulez aux chiffres, mais pas leur faire contredire notre modèle d'armée. Le problème ne vient d'ailleurs pas tant de ce modèle que du déséquilibre qui se crée entre les entrées et les sorties. Même depuis la professionnalisation des armées engagée au milieu des années 1990, les nouvelles recrues ne vont pas toujours au terme de leur contrat et de leur engagement. Cela a toujours existé et les chefs d'état-major des armées que vous avez auditionnés, comme le directeur des ressources humaines du ministère de la défense ou les directeurs des ressources humaines d'armées, ont dû le démontrer. Ainsi, en 2021, les armées enregistraient un solde négatif de 700 équivalents temps plein (ETP) sur une masse, rappelons-le, de 25 000 entrées et sorties. Le ministère de la défense reste le plus gros employeur de l'État, au sein duquel entrent et sortent chaque année beaucoup de gens. C'est normal.
Ce qui est moins normal, et cela rejoint notre débat d'aujourd'hui, c'est que cette tendance négative s'accélère : le problème n'est donc pas tant que nous n'arrivons pas à embaucher mais que nous avons du mal à retenir suffisamment de personnes jusqu'à la fin de leur contrat.