Il vise à supprimer le Tchad de la liste de nos partenaires privilégiés sur le continent africain. À la différence des trois États africains mentionnés, le Tchad n'accueille pas de base militaire permanente et sa junte militaire alimente de fortes tensions dans la région. Durant trente et un ans, le Tchad a été dirigé d'une main de fer par Idriss Déby, dont la corruption et la violence étaient régulièrement pointées par de nombreuses associations.
Sa mort en avril 2021 a été suivie d'un coup d'État mené par son fils, qui a abouti à la mise en place d'un conseil militaire de transition. Celui-ci devait rester en place pour une période de dix-huit mois, mais dès le 1er octobre 2022, il a choisi de prolonger cette période de deux ans. La commission nationale des droits de l'homme du Tchad estime à 128 morts le bilan de la répression sanglante des manifestations de l'opposition menées en octobre contre cette prolongation.
Dans ce climat politique incertain et violent, votre gouvernement a choisi, le 15 septembre dernier, de renforcer le partenariat militaire avec l'armée tchadienne. L'autorité de celui qui se positionne comme le nouvel homme fort du pays est déjà contestée, même au sein de l'armée. Les politiques internationales, menées au nom de la stabilité du Tchad et de la région, ne sont pas étrangères au désordre qui s'annonce.