En premier lieu, permettez-moi, en mon nom et au nom des députés du groupe Rassemblement national, d'assurer les Polynésiens de ma solidarité après les fortes houles de ces dernières semaines qui ont touché l'archipel de la Société. De très importants dégâts sont à déplorer, sur les rivages notamment. Les alertes continuent, et nous pensons évidemment à celles et ceux qui ont été touchés ou qui risquent de l'être.
L'outre-mer est trop souvent oublié, trop souvent malmené, trop souvent non considéré. Je veux dire à nos concitoyens ultramarins que nous ne les oublions pas et que nous serons là pour rappeler au Gouvernement qu'ils existent, qu'ils méritent notre pleine considération et qu'ils sont des nôtres. Monsieur le ministre délégué, que l'outre-mer soit sous la tutelle du ministre de l'intérieur – par ailleurs absent – et qu'il n'ait pas son propre ministère est une provocation, une insulte, oserais-je dire, à nos territoires d'outre-mer.
Avec cette décision, le message que le Président de la République et sa Première ministre passent aux ultramarins laisse songeur, mais il est toujours temps, pour le Gouvernement, d'admettre ses erreurs et de créer, comme le propose Marine Le Pen, un grand ministère d'État de la France d'outre-mer et de la politique maritime.
Le peu d'intérêt, voire le mépris, manifesté depuis trop longtemps par les gouvernements successifs s'est traduit par le déclassement du ministère de l'outre-mer dans la hiérarchie ministérielle, jusqu'à mettre nos outre-mer sous la tutelle du ministère de l'intérieur.
Je veux dire ceci aux ultramarins : compatriotes, comptez sur nous, députés du Rassemblement national, pour faire entendre votre voix. Vous n'êtes pas seuls ! Amis polynésiens, comptez sur nous pour rappeler Emmanuel Macron à ses promesses ! Il y a un an, le Président de la République vous rendait visite. Comme souvent, les promesses ont fusé. Comme souvent, les actes eux, sont restés enterrés. Où sont les aides promises à l'hôpital Jacques-Chirac de Papeete ? Où sont les aides promises à la Caisse de prévoyance sociale ? Quand l'État français agira-t-il pour vous soutenir au sujet des maladies radio-induites ? La priorité doit être de solder la question nucléaire en Polynésie. Les engagements pris à l'égard des Polynésiens qui ont été victimes des essais nucléaires doivent être tenus. Il faut respecter nos outre-mer.
Nous nous réunissons aujourd'hui pour ratifier une ordonnance relative à la fonction publique communale, cette jeune fonction publique qui n'existe que depuis quelques années.
Nous validerons cette ratification car après avoir consulté les acteurs locaux, qu'ils soient élus ou représentants des agents de la fonction publique, tous partagent les grandes lignes de l'ordonnance qui, disons-le, va dans le bon sens.
Une alerte de leur part doit néanmoins rester dans nos mémoires. Les nombreuses spécificités de la Polynésie française doivent pousser le Gouvernement à la raison et à ne pas vouloir à tout prix étendre les règles qui régissent les fonctions publiques en métropole à la fonction publique polynésienne.
Notre assemblée doit par ailleurs mieux considérer nos compatriotes ultramarins : la consultation bâclée que la commission des lois a organisée sur cette ordonnance doit nous interpeller et nous faire changer nos pratiques. Les consultations à distance ont été organisées à la dernière minute, certaines ont été reprogrammées quelques heures avant et, surtout, des consultations ont été organisées pendant que nous débattions dans cet hémicycle du pouvoir d'achat des Français.
Ne traitons pas les outre-mer comme des sujets secondaires. L'outremer et les ultramarins se respectent !