je vous invite à refaire un peu d'histoire. La situation dans laquelle nous nous trouvions vis-à-vis du commandement intégré de l'Otan en 1966 n'est pas du tout celle de 2007-2008, quand le président Sarkozy a décidé de le réintégrer, ni celle d'aujourd'hui : il y avait des troupes américaines sur le sol français en 1966, il y avait une opposition américaine au fait que la France devienne une puissance dotée. Le général de Gaulle avait des raisons de prendre cette décision. Aujourd'hui, on passe à l'arrondi supérieur en disant : « On a abîmé l'héritage gaullien en réintégrant le commandement intégré », comme si rien n'avait changé.
Je pense que ces conversations sur l'Otan, si elles sont abordées techniquement, froidement, cliniquement, sont une bonne chose. Malheureusement, je constate la tentation de politiser cette affaire, parfois sur fond d'anti-américanisme primaire, il faut bien le reconnaître. En ces temps difficiles, au moment où l'Otan joue son rôle de protection, de défense et de dissuasion, attention à l'image que renvoie l'hémicycle de l'Assemblée nationale, notamment vis-à-vis de Moscou.