Il est crucial que l'État corrèle ses efforts matériels pour nos forces armées aux efforts sur les filières de formation professionnelle. Certes, la formation professionnelle ne dépend pas à proprement parler du ministère des armées, mais notre BITD doit pouvoir compter sur une main d'œuvre fournie et qualifiée si elle veut répondre aux enjeux de cette LPM.
Nous n'aurons pas de sous-marins Barracuda supplémentaires sans soudeurs. Nous ne pourrons pas dire à nos entreprises de rester en France s'il n'y a pas de main-d'œuvre. Nous ne pouvons pas dire que notre défense est souveraine si nous ne pouvons pas créer notre propre matériel.
Le problème est bien là. Nous pourrons ouvrir toutes les lignes de crédit possibles mais, si nous n'avons pas les hommes et les femmes pour répondre à nos besoins, ce ne sera pas crédible. Il est du devoir de l'État de prendre en compte l'enjeu que représentent les filières de formation professionnelle au sein de cette LPM, d'autant que la qualification de la main-d'œuvre n'est pas seulement problématique dans le secteur de l'armement, elle l'est aussi dans le nucléaire ou l'aéronautique. Pour répondre à tous ses besoins, chantiers et défis, la France doit accentuer ses efforts de recrutement et de formation au sein des filières professionnelles.
Il y va également de notre compétitivité. Sans main d'œuvre, les entreprises ne pourront être compétitives et perdront des marchés. La souveraineté de nos armées passe par la souveraineté des moyens de production. Il est nécessaire de le rappeler au sein du rapport annexé, au vu de l'urgence de la situation. C'est un enjeu de souveraineté et de crédibilité.