La loi de programmation militaire est un dispositif dont on peut se féliciter : sans aucun doute, il s'agit d'un modèle auquel nous devrions avoir plus souvent recours, et ce dans différents domaines, notamment la santé.
Certains l'ont déjà souligné : les travaux qui ont eu lieu en commission de la défense nationale et des forces armées, préalablement à l'examen qui débute aujourd'hui en séance, ont été constructifs, et nous nous en réjouissons, même si nous pouvons regretter – sans nous en étonner – que peu de concessions aient été faites aux groupes d'opposition, malgré leur labeur. Or tout le succès d'une opération réside dans sa préparation, selon les enseignements de Sun Tzu, lesquels sont parfaitement retranscrits par la vision stratégique du général d'armée Thierry Burkhard, qui peut se résumer ainsi : il faut gagner la guerre avant la guerre.
Ainsi, si nous espérons que l'opposition sera cette fois-ci entendue et pourra même constituer une source d'inspiration pour le Gouvernement, qui dissimule à peine le plagiat qu'il fait parfois de nos propositions – même si cela demeure très flatteur pour le groupe Rassemblement national et reflète la qualité de son travail –, nous voterons tout ce qui semble relever du bon sens et répondre aux intérêts fondamentaux de la nation. Il est primordial que la loi de programmation militaire donne un cadre et une véritable trajectoire au prochain exercice budgétaire.
Pour cela, elle devra répondre à des questions encore en suspens, dissiper les zones de flou et justifier certains choix à l'aube d'un conflit de haute intensité, eu égard au recul dont nous disposons désormais sur la guerre en Ukraine – mais aussi dans un contexte où l'expression « économie de guerre » semble être devenue un tic de langage chez le Président de la République, ne reposant sur rien de concret. C'est pourquoi nous attendons du Gouvernement qu'il tire lui aussi les leçons nécessaires des « débats », si l'on peut dire, engendrés par la réforme des retraites dans ce même hémicycle, et qu'il travaille avec le Parlement sur cette question de souveraineté nationale.
Dans cette optique, il est impératif que le contenu des débats que nous entamons ici soit à la hauteur non seulement de nos couleurs, mais surtout des hommes et des femmes qui nous défendent au péril de leur vie, pour la France. En effet, comme le rappelait Clemenceau au sujet des combattants héroïques de la première guerre mondiale : « ils ont des droits sur nous ».