Dans la continuité de mon collègue Saintoul, je dirai que nous ne connaissons pas toujours la logique de votre doctrine d'emploi. À quoi destinez-vous, par exemple, les 7 milliards d'euros pour l'espace ? Nous savons qu'il y aura quelques satellites de plus, mais cela ne fait pas une doctrine d'emploi. En quoi l'espace va-t-il changer la manière dont les armées font la guerre – ou, si elles ne la font pas, comment prendront-elles en compte une situation dans laquelle le rapport de force et la conflictualité évoluent ? Il en est de même pour le cyber. En quoi ces nouveaux espaces vont-ils changer la donne ?
Il n'y a pas d'objectif, pas de vision ; pire, il n'y a pas d'éléments qui permettraient à la France de faire entendre une voix autonome et indépendante sur ces questions-là, notamment par la voie diplomatique. S'il y a une telle militarisation de l'espace, ce n'est pas parce que la France le souhaite, c'est parce que d'autres nations le font. Pourquoi ? Parce qu'aucun traité n'interdit de le faire. Quelles actions la France compte-t-elle entreprendre pour faire adopter un tel traité ? De même, il n'existe aucun droit international du cyber. Quelle est l'action de la France pour élaborer un tel droit ? Cela serait plus utile que ces dépenses à fonds perdu dont vous ne nous expliquez pas la finalité. Nous avons besoin de savoir à quoi vont servir ces milliards.