Ayant suffisamment donné l'alerte, au cours de mes mandats précédents, sur la baisse de notre effort de défense, je ne peux que me réjouir de voir cette loi de programmation militaire consolider notre force de dissuasion, vitale, et réarmer notre pays. Cependant, ce n'est pas parce que vous faites mieux que vos prédécesseurs, qui ont désarmé la France, que vous et nous ne conservons pas une marge de progression. C'est pourquoi Véronique Besse et moi, députés non inscrits, proposerons des amendements visant à ajouter 21 milliards d'euros de crédits, afin de dépasser en 2030 non pas 2 % du PIB, comme vous le prévoyez, mais 2,5 %, à l'image du Royaume-Uni ; c'est pour nous un strict minimum.
Notre proposition répond à quatre objectifs : compenser l'effet de l'inflation, qui grignotera votre budget, vous le savez bien, de 30 milliards d'euros ; améliorer la condition de vie des militaires, pour éviter les démissions qui se multiplient et affaiblissent nos armées ; accroître les équipements indispensables à notre présence maritime, en finançant un second porte-avions et quinze frégates supplémentaires ; enfin, conserver notre indépendance technologique, en nous donnant les moyens, autour de nos industriels tricolores, de produire de manière indépendante l'avion du futur, plutôt que de perdre du temps dans les sables mouvants du fameux Scaf européen.
Ce débat sur la loi de programmation militaire est donc vital pour l'avenir de notre pays et pour le moral de nos soldats, qui risquent leur vie pour notre liberté. Toutefois, il est un débat plus urgent encore, qui manque cruellement à la représentation nationale et que je veux aborder à cet instant : celui qui porte sur l'engagement de notre pays en Ukraine.
L'ampleur des livraisons d'armes françaises au fil des mois et, surtout, la formation de pilotes ukrainiens sur des Mirage 2000, qui a été annoncée récemment et constitue nécessairement un préalable à la livraison d'avions de chasse français, nous conduisent de fait à une cobelligérance dangereuse contre la Russie.