…les livraisons de matériel et les unités d'infanterie sont réduites.
Si demain la France devait s'engager dans un conflit de haute intensité, quelle y serait notre crédibilité ? Par extension, quel serait notre poids décisionnel ? La France ne peut plus se rêver en hyperpuissance militaire, comme au siècle dernier, et nos débats doivent aussi nous inviter à penser le rôle que nous pouvons et devons jouer face aux nouveaux défis stratégiques, comme auprès de nos partenaires : en relations internationales, on n'est jamais libre quand on est seul !
Pendant des mois, vous nous avez parlé d'économie de guerre, d'accélération de la production, de massification, d'augmentation de la commande publique. Désormais, vous demandez de la souplesse, de l'agilité, et vous n'évoquez plus l'économie de guerre qu'à demi-mot. Notre industrie réclame pourtant un engagement ferme et sur le long terme, deux conditions sine qua non pour assurer effectivement l'agilité demandée.
Le logiciel de ce gouvernement est bloqué sur celui du Président de la République en 2019, autrement dit, il est incapable de tirer les leçons de la crise du covid ou de la guerre actuelle en Ukraine. Pour construire des chaînes d'approvisionnement stables, recruter sur le long terme et s'assurer du temps nécessaire pour former un personnel qualifié, c'est de la confiance de l'État qu'ont besoin nos industriels, et non de vocables managériaux ! En ce sens, c'est vers l'Europe que notre BITD doit également se tourner, dans des projets de temps long, ambitieux et complexes. Si vous mentionnez votre attachement au projet européen de défense, tout comme l'ensemble des socialistes, tout reste à démontrer.
Cette LPM est seulement historique compte tenu du contexte géopolitique dans lequel elle s'inscrit, et pour rien d'autre. C'est un débat sans faux-semblants ni consensus fallacieux que le groupe Socialistes et apparentés entend mener : nous le devons aux femmes et aux hommes qui composent nos armées.