Cette ambition n'est pas contradictoire avec le fait de réaffirmer que la dissuasion nucléaire demeure la clé de voûte de notre défense nationale.
Mais si la dissuasion nucléaire reste crédible aujourd'hui, qu'en sera-t-il demain ? Qui peut nous garantir qu'elle ne sera pas un jour notre nouvelle ligne Maginot ? Quel dirigeant responsable peut affirmer que dans trente ans, dans quarante ans ou dans soixante ans, la dissuasion nucléaire sera infaillible ? Car les ruptures technologiques dans l'espace, dans les fonds marins, dans le cyber ou dans le domaine de l'hypervélocité pourraient permettre de contourner notre dissuasion. Ce risque, même infime, il n'est pas acceptable d'y exposer la nation.
Dès lors, nous devons l'anticiper : il faut explorer toutes les pistes d'action dissuasive crédible, y compris non nucléaire. C'est pourquoi nous proposons de créer un commissariat à la dissuasion de demain.