Néanmoins, la sortie progressive du « quoi qu'il en coûte » n'a jamais été conduite au détriment des Français : durant la période écoulée, nous avons tout fait pour ne pas ajouter la vulnérabilité financière à la vulnérabilité sanitaire. Ainsi, nous avons, afin de protéger les ménages, mobilisé 3,8 milliards d'euros pour verser une indemnité inflation de 100 euros à 38 millions de foyers, et engagé 600 millions d'euros pour verser un chèque énergie exceptionnel à 5,6 millions de foyers modestes juste avant les fêtes de fin d'année.
Mais on ne protège pas les individus sans aider les entreprises qui les emploient et qui les font vivre. Nous avons donc constamment adapté les dispositifs mis en œuvre pour protéger les entreprises exposées aux vagues pandémiques successives, donc les emplois des Français. Je pense en particulier à l'activité partielle, dont ont bénéficié 3,5 millions de salariés. Au total, nous avons mobilisé plus de 34 milliards d'euros dans le cadre de la mission "Plan d'urgence face à la crise sanitaire" . Ce faisant, nous n'avons pas fait de « cadeaux » aux entreprises, contrairement à ce que j'ai entendu dire sur certains bancs : nous leur avons simplement permis de tenir le choc, de ne pas manquer de trésorerie et de continuer d'investir et d'embaucher.
Souvenez-vous aussi de l'effort de relance exceptionnel accompli l'année dernière. Avec 72 milliards d'euros engagés sur les 100 milliards prévus au 31 décembre, nous avons agi pour accélérer la transition énergétique et renforcer la compétitivité de nos industries, mais aussi pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes grâce au plan « 1 jeune, 1 solution ». En vue d'améliorer l'information du Parlement sur les crédits engagés, vous avez adopté en première lecture un amendement défendu par M. Philippe Brun, du groupe Socialistes et apparentés, qui prévoit la remise d'un rapport détaillant précisément le coût de chaque action et sous-action menées dans le cadre des trois programmes de la mission "Plan de relance" en 2020, 2021 et 2022.
Assumer la fin du « quoi qu'il en coûte » sans laisser personne à la merci de l'inflation, telle est la ligne de crête sur laquelle nous avançons et que j'ai déjà défendue ici. La loi de règlement que nous examinons en nouvelle lecture prouve que cette politique est efficace. En faisant le choix de la protection et de la relance, nous avons fait celui de la croissance et de l'emploi.