« Comment porter au plus haut, pour la France et pour le monde incertain dont elle est enveloppée, les chances de la paix ? Et si, malgré son effort et sa volonté de paix, elle est attaquée, comment porter au plus haut les chances de salut, les moyens de la victoire ? » Ainsi s'exprimait Jean Jaurès il y a plus de cent ans depuis cette tribune. Les termes du débat actuel n'ont pas varié : plus que de 413 milliards d'euros, c'est de notre vision pour la France, de notre ambition pour la place de la France dans le monde, que nous débattons. Comment voulons-nous œuvrer pour la paix et défendre la France ? Jaurès décrivait un monde incertain qui l'est plus encore aujourd'hui. Crises financières et monétaires, retour des logiques de bloc, retour de la guerre en Europe avec la terrible agression de l'Ukraine par la Russie, crise climatique qui surdétermine tout : l'humanité tout entière est en péril.
Deux options s'offrent à nous : accepter la logique de blocs et se résigner à la guerre, ou bien œuvrer pour la paix et l'intérêt général humain. La France, fille de la grande Révolution de 1789 et de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, forte de sa République universaliste, doit se faire le porte-parole de l'intérêt général humain : qui d'autre le pourrait ? La France est une grande puissance. Elle n'est pas une nation occidentale : présente sur l'ensemble des océans, sa plus grande frontière terrestre est avec le Brésil, et sa plus grande frontière maritime avec l'Australie. De fait, notre territoire subira de plein fouet les effets du bouleversement climatique. Face à de tels risques, la France doit œuvrer au sein de l'ONU, qu'il faudra revivifier,…