…car l'existence de la France en tant que pays libre n'est pas un acquis immortel et doit toujours être défendue. En revanche, sur le plan conventionnel, nos inquiétudes demeurent. Certes, les efforts entrepris depuis 2015 sont louables, et ont permis de mettre un terme à la saignée infligée aux armées dans le cadre des dividendes de la paix des années 1990. Mais ils restent trop lents et, surtout, pas assez massifs d'un point de vue budgétaire.
Face à l'instabilité croissante du monde, il est plus que temps de comprendre qu'une armée ne saurait être réellement complète si, à l'image de la nôtre, elle demeure, comme la nôtre, échantillonnaire.
D'abord, nos armées doivent être capables de conduire tous les types d'opérations de manière autonome. Or, à titre d'exemple, nous ne disposons pas d'hélicoptères de transport lourd : au Mali, il a ainsi fallu l'assistance de la Royal Air Force. Votre projet de LPM ne répond pas à cette question.
Ensuite, nos capacités ne doivent pas être soumises aux aléas des chimériques coopérations européennes que sont le système de combat aérien du futur (Scaf) et le MGCS – système principal de combat terrestre. Face à l'attitude inacceptable de nos partenaires allemands, plus prompts que vous à défendre leurs intérêts nationaux, il nous paraît en effet indispensable de développer d'autres solutions, souveraines.