Beaucoup a été dit, mais je reviendrai sur certaines contradictions que j'ai relevées dans vos propos, monsieur le député. Vous en appelez à un large débat : c'est précisément ce que à quoi nous vous invitons, avec plaisir, au cours des deux prochaines semaines. Dans le même temps, vous rejetez le débat par une motion préalable. En définitive, votre démarche ouvre la discussion, et je m'en réjouis.
Autre contradiction, vous jugez excessif de porter le budget annuel à 69 milliards d'euros en 2030, mais vous promettez un montant égal de dépenses. Il faudra nous éclairer sur ce sujet. J'estime que la France, qui a une histoire singulière, doit prendre et maintenir sa juste place.
Quelle est la place de la France à l'échelle internationale et à celle de l'outre-mer, demandiez-vous dans votre intervention ? Je vous réponds que la France y a toute sa place ; elle est déjà la deuxième puissance maritime par sa surface, et doit endosser un rôle de puissance d'équilibre et de nation-cadre. C'est dans cet esprit qu'a été élaboré le projet de loi. Un examen approfondi nous conduit à dire que la France de demain doit se doter d'une capacité de renseignement qui lui soit propre – vous tenez d'ailleurs à ce qu'elle ne soit pas liée à d'autres nations, notamment aux États-Unis. Aussi faut-il investir dans le renseignement et dans l'analyse, et renforcer notre capacité d'action en tout lieu et à tout moment, de façon matérielle et immatérielle. J'ai hâte d'avoir ce débat avec vous, car je suis persuadé que votre motion de rejet ne sera pas votée. Je ne doute pas qu'un sujet nous réunira : la reconnaissance des médaillés de la Résistance et de l'ordre de la Libération. Je ne doute pas non plus que nous aboutirons à un beau texte.