Quand je regarde ce que nous faisons pour les autres, je ne me désole pas, loin de là, mais quand je regarde ce que nos alliés outre-Atlantique font de leur côté pour les Européens, je ne me console pas. Je me console d'autant moins que, comme l'a souligné le Président de la République, l'engagement de nos alliés américains aux côtés de l'Europe depuis ce sinistre 24 février 2022 ne peut être considéré comme étant aussi pérenne et automatique que l'engagement interallié que nous avons connu, non pas seulement parce que les aléas de la politique américaine ne nous mettent pas à l'abri d'une vague isolationniste, mais surtout, et beaucoup plus légitimement, parce que d'autres enjeux géopolitiques sollicitent les Américains. Cela implique une exigence : les Européens de l'Ouest doivent prendre la relève, en cessant de considérer que leur sécurité est l'affaire des autres avant d'être la leur.