Je vous ai souvent rencontré lors des travaux préparatoires à la création du canal Seine-Nord Europe ; vous étiez alors à la tête de VNF. Dans le questionnaire que vous a adressé la rapporteure, vous rappelez « avoir dirigé la politique des transports fluviaux et un grand projet, le canal Seine-Nord Europe ». J'avais été assez étonné, à l'époque, que vous ne vous prononciez pas officiellement en faveur de ce grand projet, mais peut-être était-ce en raison de vos fonctions administratives. Á la tête de la CNDP, Mme Chantal Jouanno a régulièrement fait preuve de beaucoup de courage, défendant pied à pied la CNDP et la place du débat public, qui doit être sans cesse être reconnue et respectée. Ce fut le cas en particulier en 2021 lorsqu'elle a dénoncé la loi Asap, jugeant qu'elle était le véhicule d'une régression sans précédent du droit à l'information et à la participation du public. Qu'en pensiez-vous ? La fin du mandat de Mme Jouanno a été marquée par un débat sur les énergies pris à rebours. Alors que le débat public sur le nucléaire n'était pas terminé, cela n'a pas empêché le Président de la République de réunir son premier conseil de politique nucléaire, ni le projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires d'être déjà examiné par le Parlement. Que pensez-vous de ces manières de procéder, de placer, comme souvent en ce moment, la charrue avant les bœufs, et de bafouer le débat public ? Quelle position prendrez-vous face à cette décision brutale d'un Gouvernement pour lequel vous avez travaillé ? Comment ne pas redouter qu'il vous soit difficile d'être impartial, comme le demandent nos concitoyens, singulièrement quand ils ont le sentiment de n'avoir jamais été aussi peu écoutés par les gouvernants ?